Se lever le matin était une chose que j'attendais avec impatience. Je n'avais jamais beaucoup dormi même étant enfant ou adolescente, étudiante ou non, je trouvais que cette chose ne servait qu'à avaler une partie de notre vie. J'ouvris les yeux sans trop de difficultés, et remarquais que mon appartement était plongé dans la pénombre. Ce genre d'ambiance qui vous glaçait le sang dans un film d'horreur, où le silence était pire qu'une bonne musique angoissante. Un coup d'œil jeté à mon réveil, histoire de me situer dans le temps.

05:43 A.M.

Bon, presque six heures. Je me levais en hâte, bien que je n'avais rien de prévu à faire aujourd'hui. Comme tous les autres jours d'ailleurs. Oui, je m'ennuyais ferme dans mon deux pièces de Geumho-dong, je n'avais jamais de visites, et personne à inviter dîner ou dormir. Une vie monotone que je menais depuis que j'avais quitté Yu Gwan Sun en cours d'année, à cause d'un fâcheux concours de circonstances. Bref, j'allais prendre une bonne douche fraîche pour me réveiller définitivement avant de sortir faire je ne sais quoi. J'enlevais T-shirt, short et sous-vêtements puis plongeais sous l'eau froide. A chaque fois que je faisais ça, j'avais l'impression que mon cœur s'arrêtait de battre, c'était impressionnant, mais j'adorais cette sensation de vide. Fermant les yeux, je laissais les gouttes d'eau glisser sur ma peau et dévaler mon corps pour terminer leur course à terre et se fondre dans la masse. A Séoul, j'étais l'une de ces perles translucides. On ne me remarquait pas, mais je remarquais tout à travers l'objectif de mon appareil photo.

* * *

Séchée et habillée. Je portais un jean noir étroit, un long T-shirt de la même couleur, et par dessus, une veste à épaulettes cintrée d'un blanc immaculé et étais montée sur des bottes à talons d'environ douze centimètres, le maximum que je pouvais porter pour un minimum de confort lors de la marche. Attrapant mes clefs et mon appareil au passage, je sortis dans le hall. Une fois que j'avais fermé la porte à double tour, je remarquais que je n'avais pas la bague de Hyo Jin au doigt.. Je commençais à paniquer, car si je l'avais perdue, j'aurais perdu avec le dernier souvenir qu'il me restait de lui. Légèrement affolée, je me ruais dans mon appartement, et mis tout sens dessus dessous. Je ne la retrouvais pas, ni dans la salle de bain, ni dans ma chambre, ni dans mes tiroirs, ni dans le salon, elle était nulle part. Je retenais mes larmes avec difficulté, mais il fallait que je me calme pour pouvoir réfléchir correctement. Je me remémorais les dernières choses que j'avais fait la veille, car je n'avais pas non plus le souvenir de l'avoir eu en me couchant. Il me semblait avoir fait un tour du côté du fleuve pour prendre quelques clichés afin de recouvrir mes murs de toujours plus de photos, comme s'ils n'étaient pas assez tapissés comme cela. Je ressortais donc une nouvelle fois, pour aller vérifier les rivages. Heureusement que le temps était ensoleillé, sinon mes espoirs auraient été anéantis par la vision de la bague s'enfonçant dans la boue des rives. Tout en courant, dans la mesure du possible car perchée sur mes talons, mes yeux se noyaient de larmes, et celle-ci coulaient sur mon visage puis s'évanouissaient.

Complètement essoufflée, j'arrivais donc au niveau de l'eau. Je repris mon souffle un moment, puis me décidais sur l'endroit par lequel commencer. J'essayais de repérer les points que j'avais utilisés pour me fixer sur un endroit à capturer. J'en retrouvais certains, et c'est ainsi que mes recherches commencèrent. J'étais déterminée, même si l'espoir était mince. Après environ deux heures de recherche, le soleil commençait à taper, sans parler du reflet de ses rayons dans les rides de l'eau d'habitude si calme.. M'adossant à l'un des arbres la bordant, je commençais à désespérer. Je fondis littéralement en larmes, ce qui était tout sauf dans mes habitudes. En général, j'essayais de rester un minimum stoïque, et dans certains moments, rire et sourire ce qui s'avérait d'une difficulté sans pareille. Sanglotant, renfermée sur moi-même, je repensais au passé, ce qui faisait encore plus mal. Mais il faudrait que je m'en débarrasse un jour..

" Le chocolat est bien évidemment la matière dont sont faits les rêves. Des rêves riches, noirs, soyeux et doux qui troublent les sens et éveillent les passions. "

Il faisait noir cela ne ressemblait même pas à la nuit car c'était beaucoup trop obscure et irréel . Je marchais à l'aveuglette guettant les obstacles que je pourrais heurter, tatant chaque recoin de cet endroit si mystérieux et attrayant à la fois . Je n'aimais pas le noir, d'ailleurs je n'avais jamais aimé cela mais cet endroit m'envoutait et me troublait , je voulais absolument découvrir où j'étais. J'aurais pu avoir peur mais cela ne me venais même pas à l'idée, je n'y pensais tout bonnement pas et me contentais de errer , sure d'être en sécurité dans cet endroit que je ne connaissais pas. Une lumière éclatante se distinguer à l'horizon , elle était chaude et l'amour émanait d'elle , du moins c'est ce que je ressentais. Me dirigeant en courant à la rencontre de cette lumière si divine , je me rendis compte que celle-ci émanait du corps de Jung. En effet celui-ci se tenait devant moi le sourire aux lèvres me tendant la main et murmurant mon prénom. Mon coeur battait la chamade , si heureuse de le revoir comme avant et non froid comme il l'était ces derniers temps . Tandis que je me rapprochait de plus en plus de lui , Jung fit demi tour et son image disparu laissant place à celle de ma mère . Elle était dos à moi et lorsque je fus à sa hauteur , elle se contenta de me jeter un regard vide , d'où n'émanait aucun sentiment puis elle s'éclipsa me laissant seule dans le noir; un sentiment de peur et de désespoir naissant dans ma poitrine.

C'est ainsi, tétanisée et en sueur que je me réveille dans ma suite. Il me faut du temps pour reprendre mon souffle et réaliser qu'il ne s'agit que d'un simple cauchemard. Puis toujours prise de tremblements je me dirige dans l'un de mes salles de bains afin de prendre un douche froide . Toutefois avant de me dévêtir pour prendre celle-ci , j'allume la stéréo et la régle sur la station K-Pop que j'affectionne énormément. Puis comme prévu je me débarasse de ma fine nuisette puis glisse dans la douche tout en faisant couler de l'eau froide . Je saisis le pommeau et le positionne au dessus de ma poitrine , mes tremblements se métamorphose alors en frissons; les douches froides avaient toujours étaient efficace pour me réveiller, me calmer, me réconforter; surement parcequ'elles étaient froides tout comme l'était ma mère et qu'elle me rappelait instantannement celle ci.

Quelques minutes plus tard me voici devant mon armoire, en train de chercher ce dont je pourrais me vêtir. En effet ce matin j'avais décidé d'aller me détendre près du fleuve Han afin de composer et le soleil ayant fait son apparition l'envie s'était faite encore plus présente. Néanmoins ce serait la première fois que j'irais seule accompagnée de ma guitare composer le long du fleuve ; en général Jung m'accompagnait et chantait avec moi mais ces derniers temps cela ne l'intéressait pas prétextant qu'il devait rejoindre des amis de son lycée . Reportant mon regard sur l'intérieur de mon armoire, je me décide pour un petit jupe beige assortis d'une haut rayé puis saisis ma boîte à bijoux et m'empare d'un collier en perle qui se mariera parfaitement avec l'ensemble. Me dirigeant vers l'entrée de mon appartement je saisis mon étui à guitare que j'installe sur mon dos puis enfile des petites ballerines toute simple avant d'insérer mes clés dans la serrure de la porte et de la refermer derrière moi. Selon mon portable , il est 8h00 , j'ai donc devant moi quatre heures avant de devoir rentrer manger et de repartir en cours.

Arrivé le long du fleuve, la nostalgie des journées avec Jung me prend de plein fouet mais non pas d'une manière triste et déprimante mais tel une vague de joie et de bonheur , laissant apparaitre sur mon visage un léger sourire. Puis je me dirige vers l'herbe entre deux arbres afin de pouvoir composé. Tout en m'asseyant au sol , je m'empare de ma guitare et commence à en jouer tout en chantant en même temps toutefois des gémissements viennent m'interrompre et c'est blasé de ne pas avoir pu trouver un endroit tranquille que je me dirige en direction des gémissements afin de les faire taire si possible . Arrivé à proximité d'un arbre, je remarque qu'une jeune fille d'environs mon âge y est adossé et pleure toutes les larmes de son corps. Habituellement je n'aurais pas réagis et aurais fait demi tour afin de me trouver un endroit plus tranquille néanmoins celle-ci agissait comme un miroir me dévoilant la fille que j'étais au début de ma scolarité et qui venait souvent ici pleurait mais elle qui elle avait une épaule sur laquelle pleurait , celle de Jung. Me penchant à la hauteur de la jeune femme , je remarque qu'elle ne semble même pas m'avoir remarqué c'est alors avec douceur que je m'adresse à elle tentant de ne pas la faire sursauté .

- Est-ce que ça va ?

C'est dans des moments pareils que j'aimerais me frapper, comment pouvais-je poser une question pareil alors que la réponse étant pourtant très claire. A part enfoncer le couteau dans la plaie, je ne l'aidais pas beaucoup. Décidemment je n'était vraiment pas douée dans mes relations avec autrui .


Tenue du jour :

Spoiler:

Je n'avais pas remarqué la présence qui était à côté de moi à ce moment là, trop obnubilée par la perte de ce bijou ayant une valeur sentimentale inestimable et mes mains cachant mon visage ne pouvaient me permettre d'entrevoir quoi que ce soit. Pourtant, la chaleur émanant du corps de l'inconnu(e) me fit réagir. Je levais la tête brusquement, cherchant du regard la personne qui devait se trouver à côté de moi. Les larmes noyant mes yeux obstruaient ma vue, si bien que je ne distinguais qu'une forme.. informe. Les manches de ma veste me servirent à essuyer les traces de mes pleurs.

« Est-ce que ça va ? »

Cette question me fit sourire, car l'innocence qui se dégageait de cette personne était frappante. C'était une jeune fille qui devait avoir à peu près mon âge, si ce n'était un an de moins à tout casser. Elle était plutôt belle, et avait l'air d'avoir pas mal de moyens financiers, au vu de son petit air fier. J'avais le même lorsque j'étais encore à Yu Gwan Sun. Ainsi, elle provenait sûrement de cette école. N'avait-elle pas cours en cette matinée ? La question ne se posait pas vraiment dans ces conditions, après tout, je devais surtout répondre à la sienne. Si cela allait.. Comment dire.. Non pas que j'allais mal, mais l'angoisse d'avoir perdu ce que j'avais à perdre me subjuguait à cet instant précis. J'étais d'un naturel sensible par moment, et c'était le jour où tous les sourires forcés que j'avais créés depuis quelques semaines tombaient en cendres, pour mieux renaître après. Mais j'avais beau me dire ça, ça ne m'indiquait pas la marche à suivre pour expliquer qu'en réalité, j'allais à peu près bien, considérant le stress d'avoir égaré un objet qui m'était précieux.

« J'imagine que si je répondais que oui, on ne me croirait pas.. N'est-ce pas ? »

A répondre de la sorte, je me trouvais effroyablement étrange. Pas du bon côté. Bizarre à faire peur, dérangée, décalée, complètement déconnectée de la vie d'une fille normale. J'en frissonnais. Même lorsque j'étais encore étudiante, ma seule phobie était de ne pas être intégrée avec le reste de la communauté, d'être en quelque sorte "différente". C'est pourquoi je m'étais attachée au marginal qu'était Hyo Jin. Etait.. Je haïssais ce mot maintenant, car il accuentuait trop cette notion de passé si douloureuse. Monologuant intérieurement, je détaillais la jeune fille qui se présentait à mes côtés. J'avais dû la déranger, et cette vraisemblance fut à l'origine d'un rougissement de mes joues, dû à la honte de faire s'apitoyer sur mon sort quelqu'un qui n'avait rien demandé. Me relevant d'une traîte, tout en m'essuyant - en effet, les bords du Han River n'étaient pas aménagés, et la terre sèche en faisait le principal matériau. Je passais mes mains sur mon visage, comme pour effacer cet air triste que j'arborais, et ce pour laisser place à un sourire radieux. Trop versatile, on me l'avait toujours dit..

« Navrée de t'avoir dérangée.. »

En prononçant cette phrase, je regardais le sol, en espérant y trouver ce que je cherchais. A droite, rien. A gauche non plus. Me rapprochant dangereusement de l'eau, je remarquais une chose brillante, argentée apparemment. Une vague d'espoir me submergea à ce moment-là, et ce ne fut pas vain. J'avais enfin remis la main dessus. Un rictus victorieux et fier me fendit le visage, tandis que celui ci s'illumina. Sans hésiter une seule seconde, je la remettais là où elle devait être, c'est à dire au pouce de ma main gauche. Pourquoi cette place ? Eh bien c'est très simple, c'était là où il la portait. Perfectionniste, je l'étais, et pas qu'un peu. D'ailleurs, en parlant de perfection, je récupérais l'appareil photo que j'avais abandonné un instant près de l'arbre auquel j'étais accotée quelques instants plus tôt. C'est celui-ci entre les mains que je me souvenais d'un détail qui aurait pu causer cette panique. J'avais demandé à une jeune passante que je trouvais photogénique de poser pour moi, près du fleuve. Et c'est en faisant mes grands gestes habituels que j'avais dû envoyer la bague valser je ne sais où. Une chance qu'elle ne se soit pas retrouvée au fond du Han. Je me tournais vers mon interlocutrice en arborant un sourire en coin provocant. Il me la fallait comme modèle ! Elle, et sa guitare, sur un rivage à la végétation luxuriante, quoi de mieux pour illustrer l'un de mes murs, où l'un de ses cadres. M'approchant d'elle, et trépignant d'impatience d'entendre sa réponse avant même d'avoir posé ma question, je lui montrais mon appareil et..

« Dis-moi, ça te dirait d'être mon modèle pour la matinée ? »

J'étais encore en train de m'engueuler intérieurement pour la stupidité dont j'avais fait preuve en posant cette question idiote à un jeune fille en larmes; lorsque je la vis porter son attention sur moi avec un sourire sur les lèvres. Elle était très belle, il fallait bien l'avouer toutefois si je ne savais pas à quel point ma question avait été stupide, cette jeune fille aurait pu m'effrayer non parcequ'elle était très jolie mais parceque je n'avais pas l'habitude de voir des personnes sourire sincérement alors qu'elles pleuraient.

« J'imagine que si je répondais que oui, on ne me croirait pas.. N'est-ce pas ? »

Elle avait été très franche dans sa réponse , bien sur que je ne l'aurais pas crus, après tout même si je faisais constamment preuve d'idiotie et de naïveté, je savais très bien faire la différence entre quelqu'un qui allait bien ou au contraire qui n'allait pas bien. Contrairement à la tristesse que je m'attendais à voir dans ses yeux , j'y découvris de l'angoisse et de la peur. Et je devais avouer que même si j'étais plutôt du genre à prendre les gens de haut ,pour ce qui était d'elle, j'avais envie de la réconforter et de lui proposer mon aide. Décidemment ces derniers temps , mon comportement déraillé, la jeune fille populaire et imbus de sa personne devenait gentille avec les incunnus voir même innofensive ce qui me faisait vraiment peur. Reportant mon attention sur elle je remarque qu'elle me détaille de la tête au pied puis rougit comme si elle était honteuse ce que je ne comprenait pas totalement dans la mesure où je ne voyais pas ce qu'il y avait de honteux dans le fait de pleurer. Oui, j'avais l'habitude de me moquer d'autrui en particulier lors de mes sorties avec Lizzie mais si il y avait bien une chose que je ne faisais pas c'était me moquer du malheur d'autrui car j'en avais été trop souvent victime.

« Navrée de t'avoir dérangée.. »

A vrai dire je ne faisais plus attention à elle , trop centrée dans mes pensées et dans les souvenirs que j'avais des enfants qui autrefois s'en prenaient constamment à moi pour un oui ou pour un non, mais cette époque était révolus et j'avais bien changée depuis le temps . Lui jetant à coup d'oeil, je remarque que la jeune fille s'est levée et s'approche dangereusement de l'eau. Ma première pensée fut de me questionner sur ses intentions et si elle tentait de se suicider ? Bon je devais avouer que l'eau n'était pas profonde en bord de fleuve mais à ce moment là je n'y réfléchissais pas , ce pourquoi je me lève et la suis calmement tentant encore une fois de ne pas l'effrayer. Puis elle se baisse comme si elle avait repéré quelque chose et plonge sa main dans l'eau y récupérant un anneau qu'elle enfile à son pouce. Celui-ci est très beau et ressemble à une alliance ce qui me surprend, une jeune fille de son âge serait-elle mariée ? Et puis qui me dit que celui-ci lui appartient ? Surement la joie qui exalte de son sourire et l'angoisse qui semble s'être volatisée de son regard puis tout en se dirigeant vers l'abre où elle était adossé , elle saisit un appareil photo typique des professionnel, vous savez ceux qui photographient des mannequins en couverture des grands magasines de mode. Je suis encore hébété par le changement d'ambiance qui vient de se produire, une seconde auparavant elle pleurait et désormais elle souriait comme si elle n'avait jamais été angoissée. Pensant qu'il est temps que je m'en aille je commence à faire demi tour, ma guitare toujours sur mon épaule lorsque celle-ci s'adresse à moi tout en me montrant son appareil .

« Dis-moi, ça te dirait d'être mon modèle pour la matinée ? »

Je devais être fatigé ce matin car pour la troisième fois j'étais hébétée. Moi, être son mannequin ? Je ne savais pas réellement ce que je devais faire et pourtant j'avais un sentiment d'excitation qui était apparus en même temps que sa demande. Aprés tout peut-être était-elle une professionnelle et ayant toujours souhaiter être connus plus pour ma mère que pour moi même , cela était peut-être une bonne occasion. Alors tout en la fixant dans les yeux je lui répondis avec un sourire sincére ce qui était extrémement rare chez moi .

- Heu .. pourquoi pas, je n'ai cours que cet après-midi . Par contre je ne m'y connais vraiment pas.

J'avais à peine formuler ma réponse que la jeune inconnue parut en pleine euphorie comme si sa vie en dépendait. En y réfléchissant bien je n'avais jamais posé pour qui que ce soit et les seules photos sur lesquelles j'apparaissais étaient celles prise en compagnie de Jung mais bien sûr, sur ces photos nous n'étions pas sérieux et faisions la plupart du temps des grimaces; en réalité je crois bien que nous sommes des gamins lorsques nous sommes réunis. Reportant mon attention sur la jeune inconnue je remarque que celle-ci me lance un clin d'oeil tout en ayant un doigt levé et le coude dans la hanche lègérement décalée sur la droite ce qui en tant normal m'aurait parut bizarre comme position mais qui paraissait extrémement naturelle chez elle. C'était fou comme celle-ci avait eu la facilité de changer d'humeur en un instant . Je la regarde avec curiosité régler son appareil puis lorsque celle-ci me montre des modèles qu'elle a auparavant photographié, je ne peux m'empêcher d'admirer son talent, les photos sont sublimes et cela ne reléve pas seulement des mannequins mais aussi du contexte de la photo, de l'ambiance, de l'angle.

Relevant la tête cherchant le moindre signe chez elle qui pourrait me dicter le comportement à suivre, je remarque que celle-ci ne semble pas satisfaite du paysage environnant et sans même que j'ai le temps de faire le moinfre geste celle-ci m'agrippe le bras et me tire à sa suite. Ce geste fut comme un élément déclencheur faisant ressurgir des souvenirs que je ne désirais plus me remémorer . " Un homme me tire par le bras , je ne le connais pas du moins que de vue et à 12 ans cela m'importe peu, d'après ce qu'il me dit ou plutôt ce qu'il m'ordonne nous allons jouer à < Un, deux , trois soleil > ; nous ne sommes que tout les deux , ma mère ayant encore un rendez vous important et ayant demandé à sa conquête de la nuit dernière de veiller sur moi, quel bien grand mot ... C'était surtout parcequ'elle avait peur que je ruine sa réputation. Nous sommes dans ma chambre et je ne dois pas bouger du moins pas tant qu'il n'aura pas dit soleil car oui, pour lui c'était l'inverse du jeu que je faisais avec mes camarades de classes pas de soleil signifiait ne pas bouger alors qu'à l'école cela signifiait que nous pouvions bouger. Je me demande encore si cela aurait été différent si je ne l'avais pas écouté et que j'avais bougé ou si cela aurait été pire , néanmoins la main qui me saisit le bras me rapelle encore cette voix immonde qui me susurre à l'oreille après avoir joué comme il le souhaité , " Soleil " .

Sortant avec beaucoup de mal de mes pensées , je remarque la jeune photographe rougir légérement tout en faisant un référence avant de me demander de la suivre. Peut-être a t-elle ressentis mon mal être, du moins j'espére que je ne l'ai pas vexé car ce n'était pas dans mon attention .
Quelques minutes plus tard nous nous retrouvons dans un endroit plus calme et aprés cette retournée vers moi la jeune photographe me fait signe de m'installer dos contre un arbre avec le fleuve à ma gauche puis tout en devinant que je ne sais pas trop comment me positionner celle-ci s'avança avec entrain vers le fameux végétal s'adossa donc à lui, levant sa jambe droite pour la replier sur elle-même et planta son talon dans l'écorce amollie, tout en détachant ses cheveux . Je me demandais sérieusement si elle n'était pas mannequin en plus d'être photographe car elle était vraiment magnifique et semblait avoir beaucoup d'expérience dans le mannequinat . Tout en la regardant , je remarque qu'elle vient de poser sa main droite sur sa cuisse repliée, le bras relâché, et l'autre le long de l'arbre tout en fixant un feuillage qu'elle a surement pris pour point de repére. Puis lorsqu'elle comprit que j'avais saisis ce qu'elle voulait que je fasse , elle se dirigea à la place du photographe et m'encouragea d'un sourire à reproduire ce qu'elle venait de faire.
J'avais toujours eu une bonne mémoire visuelle et c'est tout en me remémorisant ses gestes que je me positionne à l'endroit où elle se tenait précedemment tout en veillant à ne pas plisser mes vêtement et en plaçant mes cheveux de manière à ce que tout comme elle mes yeux ressortent. Puis pensant avoir adopter la bonne position je lui lance un regard auquel celle-ci répond par une phrase .

« Au fait, je m'appelle Park Hye Sun, mais Sunny suffira, enchantée de faire ta connaissance.. euh.. »

Je me sentais tout à coup stupide, je ne lui avais même pas demandé son prénom et elle avait du se demander pourquoi cela ce qui me mettait terriblement mal à l'aise. Je trouvais son surnom très mignon " Sunny " mais je ne savais pas comment je pourrais répondre à sa question puisque personne ne me donnait de surnom à part GG qui m'avait surnommé Peach Girl. C'est pourquoi je lui répondis avec franchise tout en lui souriant .

< Je m'appelle Cheong Han Eul mais je n'ai pas de surnom , merci beaucoup de m'avoir proposé cette séance photo Sunny , je suis aussi enchanté de faire ta connaissance . Surtout n'hésites pas à me reprendre si je fais quelque chose de travers . >

J'espére que ma familiarité ne l'a pas choqué, j'étais extravertie et ne supportais pas le vouvoiement mais j'espére sincérement bien m'entendre avec Sunny .

J'avais remarqué que lorsque j'avais prononcé ma phrase, elle avait subitement changé d'humeur, passant de la fille joyeuse à un fille froide dont les yeux vide et fixe n'exprimaient aucuns sentiments. Elle aurait pu m'orrifier pas sa ressemblance chocante avec les poupées de cire mais bizarrement je n'avais pas peur au contraire elle m'inspirait plus de la pitié car elle semblait prisonnière de son corps et je sentais qu'elle devait éprouver un mal être profond, toutefois je ne bougeais pas ne voulant pas interférer dans son propre combat intérieur de peur qu'elle le prenne mal. Car moi même je ne supportais pas que l'on vienne m'aider lorsque j'étais en difficulté, je ressentais constamment le besoin de m'en sortir seule .

« Ah, heu, désolée.. Han Eul.. Bien. »

Elle s'était montrer froide voir même très graciale dans sa réponse ce qui ne me plus guère. En tant normal je serais surement partie tout en lui disant d'aller voir ailleurs si j'y étais mais je souhait réellement m'entendre avec elle car j'étais persuadé qu'elle était talentueuse. C'est dernier temps j'avais énormément de mal à me reconnaitre , depuis ma rencontre avec Ryuku j'avais énormément changé, me montrant petit à petit sous mon vrai visage ce qui ne me plaisais guère et ce à quoi je devais rapidement remédier. Etre gentille me plaisait certes mais ne me protégerait pas longtemps d'autrui. J'avais très vite appris à me dresser une barrière avec autrui et je sentais que celle-ci faiblissait de plus en plus . Reportant mon attention sur Sunny, je remarque que celle-ci me détaille de haut en bas afin de définir le détail qui ne lui plairait guère. Puis d'un pas résolus et le visage toujours de marbre celle-ci s'avance vers moi avant de me tourner autour tel un rapace en manque de viande , ce qui me surprend quelque peu . Puis celle-ci saisis une méche afin de la dégager de mon visage et retourne se positionner . Reprenant mon sérieux , je reste stoïque lui permettant de me photographier sans avoir à me répéter sans cesse les mêmes conseils . Je me surprend même en pleine admiration de Sunny , en effet la passion pour la photographie qui émane d'elle est stupéfiante et la voir s'accroupir afin de prendre différents clichés me permet de me rendre compte que je ne suis pas la seule à avoir une passion dévorante. Seule différence entre la sienne et la mienne c'est que l'une s'écoute et l'autre se regarde. Toutefois je me reconnais en quelque sorte en Sunny .

« Dis-moi, si ce n'est pas trop indiscret.. Tu ne serais pas scolarisée à Yu Gwan Sun ? Ah, et j'espère que ça ne te dérange pas d'être tutoyée. »

Sa joie semblait être revenue dés qu'elle avait commençait ses clichés et j'étais contente de voir que je n'avais pas été la cause de sa froideur. Tout en prononçant cette phrase un léger sourire était apparus sur ses lévres, un sourire plein de fierté qui me montrait encore une fois qu'elle aimait réellement la photographie et qui me donna subitemment envie d'être sincére avec elle, après tout elle semblait être une personne de confiance.

< Oh, tu peux me tutoyer cela ne me déranges pas , après tout nous sommes encore beaucoup trop jeune pour nous vouvoyer > Dis-je avec une pointe d'humour car cela ne m'était même pas venu à l'idée de la vouvoyer même si celle-ci semblait plus âgé , elle restait tout de fois une jeune femme et cela n'était pas dans mes habitudes de vouvoyer les personnes d'à peu près mon âge .

< Je suis bien à Yu Gwan Sun, dans ce célébre lycée pour jeune fille > dis-je avec ironie car pour être franche ce lycée mal grès ce que l'on pouvait penser suite au fait que j'ai voulu être une Queen, ne me plaisait pas tant que ça .

M'approchant d'elle , je me positione à ses côtés tout en lui souriant attendant avec impatience qu'elle me donne son avis sur les photos qu'elle avait prise aujourd'hui.

< Et toi ... tu es photographe ? Ou c'est juste une passion ? >

J'étais éxtrémement curieuse de savoir si elle était une professionnelle car son talent m'avait parut digne d'une photographe mais j'espérais toutefois ne pas l'avoir énervé avec mes questions et ma curiosité exagérée .

~ Désolé pour le retard =/