Je sors de cours et je n’ai pas vraiment envie de rentrer à l’hôtel tout de suite. Que faire ? Aller à Sogong bien sûr ! Et peut-être même que je trouverai un étudiant de Yi Sun Sin là bas aussi. Ni une ni deux j’appelle mon chauffeur personnel pour qu’il vienne se garer devant les portes de l’école avec sa limousine. J’entre dans ma voiture, pose mon sac sur une banquette et m’allonge sur une autre pour rêvasser le temps du voyage. Il faut vraiment que je l’achète ma propre voiture de sport dans les jours à venir, la mienne étant restée à Oxford. Et puis de toute façon je ne l’aimais plus, cette Porsche Carrera GT. Autant la laisser au paternel. Mais en même temps un chauffeur c’est pratique : c’est lui qui s’embête à manœuvrer et à se garer pendant que moi je me la coule douce. Une bonne vingtaine de minutes plus tard je sens que l’on s’arrête et j’entends le chauffeur s’adresser à moi d’une voix sobre.

-Vous êtes arrivés, Monsieur.

Je le remercie avant de poser pied dehors, prenant mon sac de cours avec moi. Les grandes baies vitrées de Sogong me font face, éclatantes, rayonnantes, parfaitement claires. Je peux déjà sentir le luxe en mouvement au delà des portes automatiques. Je m’avance, impatient de faire de nouveaux achats. Et à peine je met le premier pied dans le lieu qu’une musique retentit à mes oreilles. La neuvième symphonie de Beethoven, ce n’est pas n’importe quoi. L’ambiance donnée est singulière mais sonne parfaitement bien avec l’atmosphère du centre commercial. Je me prend alors à marcher en rythme avec la symphonie, passant devant Dior pour rejoindre Dolce&Gabbana, les yeux à la recherche du vêtement parfait. Mais, déception, pour le moment je n’arrive pas à trouver quelque chose qui me plaise et que je n’ai pas déjà acheté en Angleterre. Puis je passe devant Prada, Christian Lacroix et Pierre Cardin sans vraiment regarder, je sais que je n’y trouverai pas ce que je veux. Puis soudain, coup de foudre. Chez Zadig&Voltaire, il est là, il m’attend. Un jean au doux nom de «Strokes Gris» au style rock abîmé. Je m’approche un peu plus de vitrine et scrute le jean pour savoir s’il y a des défauts qui se cachent. Je n’en trouve aucun, j’entre dans la boutique, me saisit du jean à ma taille, file en cabine d’essayage, conclut qu’il me va, ressort de la cabine avec ma carte en main, paye et sort. Dix minutes et le crime est perpétré.

-There it is ! Je vais pouvoir le mettre pour ma prochaine soirée avec une chemise blanche... Would be great !

Je continue à arpenter les galeries du centre commercial, faisant une pose dans un café pour prendre un thé avec un croisant. Pendant cette pose je regarde aussi d’un air distrait ceux qui passent par là. Peut-être que quelqu’un que je connais est aussi dans les parages ?